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Retour d’Israël : le voyage des descendants de Justes parmi les Nations

Organisé par la Fondation France-Israël, par Sabine Gagnier (petite-fille de Pierre et Hèlene Gagnier)

29 avril 2013

La Fondation France Israël a organisé avec le Comité français pour Yad Vashem, un voyage pour les petits-enfants de Justes parmi les Nations du 7 au 10 avril 2013 en Israël.

J’ai eu la chance de faire partie de ce voyage inoubliable en tant que descendante d’Hélène et Pierre Gagnier, mes grands-parents paternels, qui ont été reconnus Justes parmi les nations le 26 décembre 2010.

Le voyage a duré quatre jours seulement mais ce furent quatre jours intenses, émouvants et joyeux, entre le passé et le présent d'Israël.

La fondation France Israël avait en effet fait le choix de découper le voyage en deux parties : les commémorations de la Shoah pendant Yom Hashoah, puis Israël d'aujourd'hui.

Les commémorations de la Shoah furent vibrantes. Je garderai longtemps en mémoire la lecture infinie, dans la crypte de Yad Vashem, des noms des 6 millions de Juifs disparus, ou encore la cérémonie de commémoration au mémorial de la déportation des Juifs de France. Les riches échanges avec les rescapés de la Shoah et leurs familles nous ont permis de comprendre encore mieux la portée du geste de nos grands-parents et qu’à travers nous, il leur soit rendu hommage. Accueillis avec reconnaissance, combien de personnes nous ont remerciés, les larmes aux yeux, pour ce que nos grands-parents avaient fait pour eux et leurs familles, car sans leur action, ils n’auraient pu survivre à l’enfer nazi.

Passeurs de mémoire, notre rôle n’était que de recevoir ces hommages et de transmettre ces touchants remerciements, de manière posthume malheureusement. Mais la mémoire de nos grands-parents et de leur geste sera heureusement à jamais liée à l’Histoire, car leurs noms sont désormais gravés sur le mur des Justes dans le jardin de Yad Vashem.

Par contraste, Israël d’aujourd’hui, c’est l’effervescence et la créativité d’un pays construit en 65 ans. La visite des locaux de Google à Tel-Aviv et de l’hôpital Hadassah à Jérusalem ont été l’occasion de goûter à cette modernité. Israël aujourd’hui, c’est aussi Tsahal : diner avec des soldats de notre âge nous a fait approcher une situation sous d’autres perspectives. Grâce à la rencontre de ces univers, nous avons compris que le présent était profondément lié au passé. Et que rien n’est simple quand il s’agit d’identité et d’histoire.

Un grand remerciement à la fondation France Israël pour ce voyage, au parrain de celui–ci Schlomo Selinger, ancien déporté, qui a réalisé le Monument aux Justes parmi les Nations à Yad Vashem. Merci à ceux qui nous ont accompagné et transmis leur histoire, en particulier Edith Moskovic, enfant cachée et à toutes les organisatrices pour la découverte de la riche complexité d’Israël.

Un remerciement tout particulier va enfin à Andrée Poch-Karsenti et Victor Kuperminc qui ont rendu cette reconnaissance possible et m’ont permis de participer à ce voyage.

Quelqu’un a dit que se souvenir, c’était se rattacher. Grâce à ce lien qui nous unit, nous nous devons d’être les ambassadeurs des valeurs des Justes et de la Mémoire, celles de l’égalité de tous les êtres humains en dignité et en droits.

Sabine Gagnier

 

Le film du voyage

  

 

Interview de Nicole Guedj et Sabine Gagnier sur TV5 Monde (l'Invité du 29/04/2013)

Le lundi 29 avril 2013, Nicole Guedj (ancienne ministre et présidente de la fondation France-Israël) et Sabine Gagnier ont été reçues par Patrick Simonin sur le plateau de "L'invité" pour évoquer ce voyage.